Laurent Iss évoque SOLTI et son actualité


Par Raphaël Puygrenier
7 juin 2021

Portrait Laurent Iss

Raphaël : Bonjour Laurent, vous venez de signer avec votre 1500e client. C'est beaucoup non ?

Laurent : Nous faisons du produit. Le panier moyen n'est que de 2000€. Ce qui est important c'est de vendre beaucoup de logiciels, pour baisser les coûts et être concurrentiels au niveau international ? Beaucoup d’entreprises de logiciels en France font du service : peu de clients, mais des contrats de longue durée et des prestations spécifiques qui n'augmentent pas la compétitivité de l'entreprise. Depuis ses débuts il y a 10 ans, SOLTI a pour ambition de développer son image de marque pour que nos produits deviennent des standards. Peu importe la marge sur chaque affaire, sur le long terme la rentabilité d'un produit qui se diffuse est évidente. Nous n'avons pas de compte à rendre à des actionnaires qui veulent un produit à court terme.

Vous ne faites pas du SAAS ?

Saas signifie deux choses : un abonnement récurrent et l'utilisation du cloud. Dans les deux cas, le client est otage et ne maitrise ni les coûts sur le long terme ni la sécurité de ses données. La complexité des logiciels fait que les décideurs préfèrent cette solution à un achat définitif, car en apparence elle limite les risques. Mais les entreprises qui ont les moyens techniques d'évaluer un logiciel comprennent, après quelques mésaventures, l'avantage d'une solution pérenne et maitrisée. L'interopérabilité des logiciels est la seule chose qui peut rassurer les clients sur la pérennité de leur investissement. C'est pour cela que nos logiciels supportent de nombreuses interfaces vers les standards du marché. Utiliser nos logiciels ne comporte aucun risque.


Vos logiciels sont des applications WEB ?

Le WEB s'est développé dans les années 95 parce qu'il permet à tout le monde sur la planète de consulter des données de n’importe qui. Ceci n'a rien à voir avec les besoins d'une entreprise pour sa production ou son organisation interne. Nos solutions se déploient sur n'importe quelles architectures : monoposte, PC en réseau, serveur privé, serveur hébergé, accès mobile, etc... La demande d'application WEB par les entreprises s'explique facilement : les services I.T. sont devenus incapable de gérer le déploiement d'un logiciel. Ils préfèrent se reposer sur une solution Web qui simplifie la sécurité et la sauvegarde des données. En fait, les I.T. se reposent sur les contrats qu'ils ont signé pour leur solution WEB. Mais en termes de performance, de confidentialité, de sécurité, c'est catastrophique : tout est possible, et en relisant les contrats on s'aperçoit que le modèle SAAS-CLOUD est surtout intéressant pour le vendeur. Chez SOLTI, nous préférons développer des logiciels à forte valeur ajoutée. Nous misons sur les performances de nos solutions, sur la technicité de nos outils plutôt que sur la séduction de nos offres financières. Notre métier est le développement de logiciels, pas l'offre de services. C'est pourquoi nous avons besoin de partenaires. Pour la promotion, l'installation et la formation sur nos logiciels, et surtout pour la diffusion à l'international.


Comment avez-vous vécu la crise COVID ?

Notre business model est basé sur la technique. Nous ne faisons que très peu de visites avant-ventes. Nous avons depuis toujours une clientèle internationale grâce à l'utilisation de logiciels de contrôle distant, comme TeamViewer ou Whereby. De plus, quand le COVID est arrivé, nous étions déjà complètement opérationnels pour les appels visio, et les clients se sont tournés vers nous plutôt que vers les concurrents qui faisaient des visites et des installations sur site. La crise sanitaire a mise en évidence l'importance des méthodes AGILES que nous pratiquons depuis toujours : savoir écouter, comprendre et s'adapter très vite aux besoins. Il a fallu rapidement passer au télétravail, développer et améliorer les produits pendant le grand calme du premier confinement, savoir répondre à l'explosion des plateformes de vente en ligne. En un an les méthodes de travail et les besoins ont complètement changé, et notre capacité d'adaptation s'est révélée décisive.


Et maintenant ?

Notre équipe a doublé en un an. Notre implantation en Floride a signé ses premiers contrats. Nous avons une agent sur Paris. Des contrats avec EDF, SNCF et d'autres grands groupes qui feront des petits. Nous cherchons des partenaires et des clients qui considèrent que le logiciel n'est pas un boulet pour les entreprises ou une vache à lait pour les SSII. Le logiciel, surtout en France dont c’est la spécialité, doit être un axe de collaboration et de progrès pour les entreprises. Améliorer l'efficacité des procédés et automatiser les procédures, c'est économiser l'argent et l’énergie. C'est également dégager du temps pour améliorer notre environnement et nos méthodes de travail. Nous constatons tous les jours la méfiance des PME vis à vis du logiciel : trop compliqué, trop cher, obscur et toujours en panne. Il faut que les éditeurs logiciels se mettent au travail pour que l'informatique ne soit pas une charge pour les entreprises, mais un atout de compétitivité. Pour cela, il faut penser plus loin que le profit immédiat d'un "bon coup" et accompagner nos clients sur le long terme avec des solutions qui leur sont vraiment utiles.